CRITIQUE : Top Hat, Upstairs at the Gathouse ✭✭✭✭✭

Jerry avec les garçons de Top Hat à Upstairs at the Gatehouse. Photo : Darren Bell Top Hat The Musical Upstairs At The Gatehouse,

15 décembre 2017

5 Étoiles

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Ciel ! C'est le paradis !

L'équipe de directeur et producteur John et Katie Plews célèbre 20 années glorieuses de présentation des meilleurs spectacles de fringe en ville avec une magnifique reprise de probablement la meilleure adaptation scénique d'un film musical, avec beaucoup de musique supplémentaire fournie par l'immortel Irving Berlin. La parfaite traduction de Matthew White et Howard Jacques du film RKO de 1935 (avec son scénario spirituel et élégant de Dwight Taylor et Allan Scott - et d'autres) a enchanté les publics du West End il y a quelques années dans la propre production de White. Il était dans le public lors de la soirée presse pour le voir reprendre vie avec fraîcheur et semblait complètement ravi de ce que John et son équipe (assistante directrice, Chloe Christian) ont fait avec cela dans l'espace de quelque 160 sièges, avec une distribution de seulement 12 et un groupe de 6. Agencé dans une traversée intime, avec le design art déco sombre mais très élégant d'Emily Bestow, éclairé impeccablement par un autre habitué de la maison, Sam Waddington, et avec le son habilement équilibré de Nico Menghini, le rythme et le blocage du spectacle sont irréprochables.

Joanne Clifton et Joshua Lay dans Top Hat à Upstairs at the Gatehouse. Photo : Darren Bell

La chorégraphie sublime de Chris Whittaker (assistée par Susannah Owen) n'a, selon mon expérience, jamais été aussi bonne : inspirée par le travail original d'Astaire, assisté de Hermes Pan, pour les très bien connues arrangées de danse du film original, nous obtenons une évocation miraculeuse de la période, conjurant la grandeur et le spectacle du cinéma, mais dans l'espace de performance comparativement minuscule : cela atteint son apothéose dans le 'Cheek to Cheek' simplement époustouflant, avec de délicieux moments terpsichoriens ponctuant l'action toutes les quelques minutes en cours de route. Après tout, c'est un spectacle de danse, et c'est un travail du meilleur ordre, facilement l'égal de tout ce qui est disponible dans la capitale, et à une fraction du coût. Ce n'est pas pour rien que toute la série a pratiquement été vendue avant même la soirée d'ouverture : au moment où vous lirez ceci, il se peut qu'il n'y ait plus de billets disponibles, mais je me demande si Katie ne pourrait pas réussir à caser un autre ou deux matinées quelque part en cours de route. (Bien que je me demande si cette compagnie remarquable pourrait même faire face à un calendrier aussi exigeant !)

Le succès de l'exécution, cependant, est entièrement dû au casting, qui ne pourrait pas être meilleur. Joshua Lay est une vraie star de stature West End dans le rôle de Fred Astaire en tant que Jerry Travers, maîtrisant exquisément ses mouvements tantôt balletiés et tantôt vaudevillesch, tout en s'appropriant le sens de l'humour au martini sec d'une manière tout aussi bonne que tout ce qui a été vu il y a cinq ans à l'Aldwych. Ce qui est présent ici, qui, de toute évidence, était moins évident la première fois, c'est un véritable sens de la chimie sur scène entre les vedettes : ici, Lay est délicieusement associé à la représentation pleine d'esprit et aussi aiguisée qu'une épingle de Joanne Clifton dans le rôle de Ginger Rogers en tant que Dale Tremont. Célèbre pour son travail dans 'Strictly' et sortant directement d'une longue tournée de 'Flashdance' (stylistiquement, un million de kilomètres de ce qu'on lui demande maintenant de faire), elle a complètement saisi le ton et l'approche appropriés pour cette comédie hautement intelligente avec musique et danse : il y a une électricité romantique entre les stars dès le premier moment, brillamment soutenue tout au long de leurs nombreuses aventures et malentendus charmants, jusqu'à la convergence finale et, de grâce, bienheureuse.

Joanne Clifton et Joshua Lay dans Top Hat. Photo : Darren Bell

Autour d'eux tourne une constellation d'autres rôles qui sont imprégnés par cette ambiance heureuse. Darren Benedict, dans le rôle d'Edward Everett-Horton en tant que Horace Hardwick, est joyeux et névrotique, avec un timing joyeusement approprié, laissant ses innombrables phrases à la chute non intentionnelle tomber exactement là où elles provoqueront le plus de hilarité. Face à lui, Ellen Verenieks semble faite pour jouer le rôle d'Helen Broderick en tant que Madge Hardwick. Matthew James Willis fait un Beddini divertissant et pompeux, et Samuel Haughton est un Bates différemment engageant, tirant le meilleur parti de ses multiples imitations du 2e acte et éradiquant tous les souvenirs de la performance d'Eric Blore. D'autres rôles sont interprétés par l'ensemble vivant de Leanne Groutage, Olivia Sinclair, Grace Usher, Rhys Ashcroft, Marcus J Foreman et Grant Jackson. Et ils sont tous éblouissants dans les costumes saisissants de Bestow qui deviennent de plus en plus beaux au fur et à mesure que le spectacle progresse (supervision par Joseph Hodges), surmontés par les magnifiques perruques de Jessica Plews et conseils de coiffure et maquillage.

La musique émane du superbe groupe de danse de Charlie Ingles, logé en haut de la galerie des musiciens, avec Jonathan Lee, Keys 2, Dan Taylor, une trompette brillante et flugelhorn, Matt Smith, un trombone chaud et sexy, Matthew Hinchcliffe, divers bois, et Jake Perrett, percussions (gardant le rythme propre et n'écrasant jamais les textures). C'est à Dan Glover que nous sommes plus qu'endettés pour les adaptations terribles des orchestrations West End de Chris Walker : à maintes reprises les mélodies - si familières - résonnent comme neuves. Ingles lui-même vient également de prendre congé de la tournée 'Flashdance' et a réalisé quelque chose de plutôt magique avec sa direction musicale pointue et parfaitement idiomatique, tout cela réalisé presque en un rien de temps.

Car, si vous voulez bien réfléchir un moment, la production a été mise en oeuvre en un temps record. Les vedettes, en particulier, avaient à peine quelques jours pour tout mettre en place avant de s'ouvrir au public. C'est un témoignage du colossal professionnalisme qui est la marque de fabrique de ce théâtre qu'ils ont fait un travail aussi stupéfiant. Un de ces jours, un livre sera écrit racontant les réalisations de cette famille théâtrale extraordinaire, dont les nombreux enfants incluent certains des noms les plus célèbres du théâtre britannique, leurs visages couvrant les murs du bar du saloon, et les affiches des productions précédentes recouvrent étroitement les murs jusqu'à l'escalier : lors de la soirée presse, également dans le public était le directeur et chorégraphe Racky Plews, un autre diplômé de ce lieu remarquable et précieux. Et pendant qu'on en est sur le public, nous avons aussi jubilé d'être en compagnie de lumières du divertissement telles que Judith Chalmers, Lesley Garrett, et même la petite-fille de Berlin lui-même, parmi beaucoup d'autres. Dans des circonstances pareilles, que peut-on faire d'autre que simplement affronter la musique et danser de joie !

Jusqu'au 28 janvier 2018

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