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Critique : Stephen Ward, Théâtre Aldwych ✭✭
Publié le
28 janvier 2014
Par
douglasmayo
Alexander Hanson et Charlotte Blackledge dans Stephen Ward. Photo : Nobby Clarke Étant fan des comédies musicales d'Andrew Lloyd Webber depuis de nombreuses années, j'attendais avec intérêt Stephen Ward. La publicité avant l'ouverture indiquait que cela pourrait être une déviation par rapport au style traditionnel de Lloyd Webber. L'histoire de Ward était intéressante, et avec le contexte des années soixante en plein essor, il y avait une richesse à exploiter pour l'équipe créative.
Cependant, quelque part dans le processus de création, cette comédie musicale a mal tourné.
Stephen Ward était un ostéopathe et artiste réputé dans les années soixante. Il s'est lié d'amitié non seulement avec les principaux acteurs de l'établissement mais aussi avec des personnalités de Soho et plus d'une jolie jeune fille introduite dans son cercle d'influence. Les affaires politiques, l'ego et la vendetta ont conspiré pour faire de Ward le bouc émissaire alors que les gouvernements se sont trouvés impliqués dans un scandale d'une ampleur jusqu'alors inconnue, alors que les journaux tabloïds prenaient leur envol pour la première fois. C'est une histoire qui offrait tant, mais en tant que spectacle Stephen Ward nous rend si peu.
Alexander Hanson en Stephen Ward est un personnage très cool. Il narre son histoire et exprime son étonnement de se retrouver dans une exposition de Chambre des Horreurs à un musée de cire de Blackpool. Charlotte Blackledge et Charlotte Spencer sont crédibles en Mandy Rice Davies et Christine Keeler et le reste de la troupe fait de son mieux avec un matériel très banal. Certaines des scènes d'interrogatoire dans le deuxième acte fournissent quelques-uns des moments les plus dramatiques et je dirais que vous ne verrez pas un dîner mondain – devenu orgie S&M - dans aucun musical d'Andrew Lloyd Webber de sitôt.
C'est seulement dans le deuxième acte que Joanna Riding parvient à faire s'envoler Stephen Ward. Son solo magique I’m Hopeless When It Comes To You montre la forme classique de Lloyd Webber, mais hélas cela ne dure que quelques instants avant de disparaître. Stephen Ward est le Lloyd Webber allégé. Il n’y a pas grand chose à recommander dans cette partition. Elle est banale, insipide et manque de toute la magie mélodique habituelle de Lloyd Webber. Ses paroles aussi sont maladroites et bien en deçà de la forme nécessaire pour faire fonctionner cette comédie musicale.
La partition répétitive est remplie de récitatif maladapté accompagnée par ce qui est probablement le plus petit orchestre de fosse jamais reçu par une production de Lloyd Webber. C'est un désordre électronique et maladroit orchestré par Lloyd Webber lui-même.
Le design de la production est principalement élégant avec une série de draperies glissantes qui déplacent rapidement les scènes avec des projections génériques de campagne donnant une indication subtile du lieu. Au fur et à mesure que le spectacle progresse, les projections deviennent plus intrusives dans l'action mais échouent misérablement lorsqu'elles détruisent complètement le moment final de l'histoire de Ward. Une note pour les concepteurs de projections doit inclure le fait que vous ne pouvez pas projeter du texte (dans ce cas, un gros titre de journal) sur des draperies ondulantes. Quelques moments de silence poignant sont devenus ce qui semblait être des minutes de silence gênant alors que nous nous demandions s'il y avait une panne technique.
Dans l'ensemble, on a l'impression qu'Andrew Lloyd Webber a besoin de Robert Stigwood ou Cameron Mackintosh pour revenir sur le devant de la scène, n'hésitant pas à dire 'NON' à un compositeur qui est peut-être devenu trop célèbre pour son propre bien artistique. Il faut se demander si Andrew a succombé à une foule de 'Oui' men. C'est un terrible travestissement qu'un grand spectacle comme Top Hat ait été mis de côté pour faire place à ce prétexte de comédie musicale. À un moment où les producteurs prétendent qu'il y a une pénurie chronique d'espace théâtral pour de nouveaux spectacles, il faut se demander comment celui-ci a pu y parvenir.
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