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CRITIQUE : Queen Anne, Théâtre Royal Haymarket ✭✭✭✭
Publié le
12 juillet 2017
Par
matthewlunn
Emma Cunniffe (Reine Anne) et Romola Garai (Sarah Churchill) dans Queen Anne. Photo : Marc Brenner Reine Anne
Theatre Royal Haymarket
10 juillet 2017
4 étoiles
Réservez maintenant Les Stuart ont produit un assortiment éclectique de souverains ; l'ignominie de la fin de Charles Ier étant témérairement complétée par son prédécesseur énigmatique et son homonyme lascif. La pièce de Helen Edmundson se concentre sur la dernière de leur nombre, l’Anne chroniquement timide et tragiquement sans enfant. Candidat improbable pour un drame puissant, son histoire offre un aperçu fascinant de l’Angleterre au tournant du XVIIIe siècle, sur fond de guerre du pays contre la France et l’Espagne, et de la montée du satiriste.
Queen Anne s’ouvre sur une bande de wagons chantant une chanson crûment grivoise sur l’échec de la princesse Anne (Emma Cunniffe) à produire un héritier en bonne santé. Elle est également ridiculisée par sa bien-aimée confidente, Sarah Churchill (Romola Garai), tandis que son mari, un soldat de carrière et futur duc de Marlborough (Chu Omambala), admire l’influence qu’elle exerce sur la Princesse.
Lorsque nous rencontrons enfin Anne, vêtue d'une chemise de nuit sale, les jambes rongées par les escarres de lit, son anxiété est emphatique, et ses passions pour Sarah apparaissent comme une dangereuse obsession. Pourtant, l'ascension d'Anne au trône annonce une indépendance et une estime de soi nouvelles qui, couplées à l’influence affirmante de sa servante Abigail Hill (Beth Park), voient le pouvoir de Sarah commencer à décliner. S'ensuit sa lutte amère pour retrouver sa place à la cour, reflétée dans les changements du pays dans son ensemble.
Le casting de Queen Anne. Photo : Marc Brenner
Le fait qu'Anne apparaisse si pathétique dans l’Acte d’ouverture pose un défi narratif. Malgré leur esprit et leur excellente structure – explicative, mais jamais condescendante – il n’y a vraiment personne à soutenir pendant les premières scènes de la pièce. Les satiristes, y compris le médecin de la Princesse – une joyeuse performance de soutien par Michael Fenton Stevens – Jonathan Swift (Jonny Glynn) et Robert Harley, le président de la Chambre (James Garnon), ont un programme quelque peu flou, ce qui les rend légèrement ennuyeux. L'intégrité et l'esprit vif d'Abigail Hill, élevés par la performance réfléchie de Park, ne trouvent leur rythme que lors du deuxième acte, tandis que la Churchill de Garai et ses nombreux admirateurs sont obstinément auto-promoteurs. La loyauté et la pureté de cœur d'Anne pâlissent à côté de ses sujets corrompus, et ici son monde semble plutôt peu appétissant.
Romola Garai (Sarah Churchill) et Chu Omambala (John Churchill) dans Queen Anne. Photo : Marc Brenner
Pourtant, lorsque Anne est faite reine, elle et la pièce subissent une transformation merveilleuse. Ses protestations qu’elle ne connaît rien à la politique, son amour ardent pour Sarah, et ses déambulations pleines de pitié sur scène s'estompent progressivement, alors qu'elle commence à croire qu'elle peut être la mère de son pays malade. Edmundson fait un travail merveilleux d'expansion des horizons d'Anne de manière réaliste, sans nuire au drame. Quand Anne est mal informée, elle cherche la connaissance, et quand Sarah la réprimande au sujet de ses décisions politiques, elle cherche plutôt l'amitié que le pardon. La performance de Cunniffe est extraordinaire pour illustrer non seulement les complexités d’Anne mais aussi sa croissance personnelle, tout en ne perdant jamais de vue les passions et les tragédies qui la définissent.
Emma Cunniffe (Reine Anne) et Romola Garai (Sarah Churchill) dans Queen Anne. Photo : Marc Brenner
Cunniffe et Garai sont excellentes ensemble ; la dynamique fluctuante de la relation entre Sarah et Anne révèle tant de choses sur leurs désirs les plus profonds, sans porter de jugement ultime sur l'une ou l'autre. En effet, la pièce bénéficie d'une moralité centrée sur le protagoniste, selon laquelle les événements qui se déroulent après l'ascension d'Anne sont qualifiés par les personnages qui complotent et réfléchissent sur scène. De tels intermèdes réfléchis facilitent l’utilisation du mélodrame – un complot de satiristes pour opprimer le pouvoir d’Anne, la menace de divulguer des lettres d’amour scandaleuses, le détournement de fonds publics – et contribuent à créer une Angleterre crédible depuis laquelle Anne règne.
Le casting de Queen Anne. Photo : Marc Brenner
Bien que Sarah Churchill soit dépeinte comme complètement déshonorante, son ambition insatiable est jouée avec des effets tragiques. Garai examine magnifiquement son incapacité à voir le bien chez les autres – avec l'aide de la servante de Park comme un repoussoir bien jugé – et les illusions de grandeur qui font littéralement que sa maison est construite sur des fondations intenables. Cela culmine dans une scène finale envoûtante dans laquelle Cunniffe et Garai excellent toutes les deux ; le dernier discours de cette dernière est une blague historique avec une ligne de frappe triste et très efficace.
Queen Anne offre une représentation perspicace et remarquablement crédible du règne d’un des monarques les moins connus d’Angleterre, et de sa relation complexe avec son amie d’enfance Sarah Churchill. Bien que la pièce prenne du temps pour trouver son rythme, le deuxième acte est tout à fait exceptionnel. Emma Cunniffe et Romola Garai offrent de merveilleuses performances, et la pièce a une dénouement extrêmement satisfaisant.
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