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CRITIQUE : Pinter Four, Harold Pinter Theatre ✭✭✭✭
Publié le
12 novembre 2018
Par
pauldavies
Paul T Davies critique Pinter Four, partie de la saison Pinter At The Pinter au Harold Pinter Theatre.
Brid Brennan et Robert Glenister dans Pinter Four. Photo : Marc Brenner Pinter Four
Théâtre Harold Pinter
10 novembre 2018
4 étoiles
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C’est une soirée de contrastes dans Pinter 4. La première partie est sa pièce de 1993, Moonlight, qui continue les thèmes de Pinter sur la mémoire et les relations, mais qui est aussi, peut-être sans surprise, imprégnée de réflexions sur la mortalité. Sur son lit de mort, les échanges entre Andy et sa femme Bel sont à la fois drôles et poignants, colériques et comiques. Moonlight n’est pas totalement sombre, bien sûr, et la lumière et l'ombre sont explorées de manière exquise par Pinter, avec Andy, un autre patriarche en colère emblématique, ici entre la vie et la mort - capturé à la perfection par Robert Glenister. Dans les échanges avec Bel, dont la force et la vulnérabilité sont parfaitement interprétées par Brid Brennan, leur amour partagé pour Maria (légèrement sous-utilisée Janie Dee ici), est mis en scène de manière convaincante. Ses fils, Jake et Fred, (Al Weaver et Dwane Walcott), occupent des zones séparées de la scène, se moquant cruellement de leur père, et presque comme un numéro de music-hall, taquinant Bel quand elle les appelle pour essayer de les convaincre de rendre visite à leur père mourant, prétendant être une blanchisserie chinoise, mais transmettant avec expertise la complexité de leur relation avec le cruel patriarche.
Jane Dee et Brid Brennan dans Pinter Four. Photo : Marc Brenner
C’est le besoin d'Andy d'être visité par ses enfants qui fournit l'épine dorsale triste de la pièce, alors que sa fille Bridget, dont la qualité spectrale est parfaite dans la performance d'Isis Hainsworth, semble essayer de rentrer à la maison, mais, il est sous-entendu qu'elle est morte à 16 ans. Comme d'habitude, la direction de Lyndsey Turner est froide, précise et cérébrale, et donc un peu dénuée d'émotion et trop considérée, on gagne plus à exploiter la comédie de la pièce. Mais l'accent est mis ici sur les mots, le script poétique et le silence, comme la mort, est à éviter autant que possible.
Abbie Finn et Jessica Barden dans Pinter Four. Photo : Marc Brenner
En revanche, la deuxième pièce, Night School, est du Pinter sans retenue, et le réalisateur Ed Stambollouian transpose si bien la pièce télévisée originale de 1960 en utilisant des tambours et des percussions pour animer la narration et les acteurs sur scène. Walter vient de sortir de prison et retourne chez ses tantes, Annie et Milly, pour découvrir qu'elles ont loué sa chambre à une locataire, Sally, qui est professeur et va à l’école du soir trois fois par semaine. Il ne faut pas longtemps à Walter, avec le propriétaire patriarcal Solto, pour découvrir que Sally est danseuse dans un « club pour gentlemen ». Dans le rôle des tantes, Brid Brennan et Janie Dee forment un excellent duo comique, leur vision du monde étant façonnée par des notions romantiques mal placées et des gâteaux, et Robert Glenister passe son rôle de patriarche à la comédie avec aisance, avec Al Weaver excellent en Walter, d'abord perplexe puis contrôlant.
Peter Polycarpou, Abbie Finn et Robert Glenister dans Pinter Four. Photo : Marc Brenner
C’est une soirée de contrastes mais la star, comme toujours, est Pinter lui-même avec ses observations astucieuses sur le langage, où même la discussion la plus innocente peut prendre des significations plus profondes. Cette saison est vraiment remarquable, et il est peu probable qu'elle soit jamais revue, et avec la qualité des acteurs regroupés, à ne pas manquer.
Pinter Four se joue en répertoire jusqu'au 8 décembre avec Pinter Three
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