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CRITIQUE : Nye, Théâtre National ✭✭✭✭
Publié le
11 mars 2024
Par
pauldavies
Paul T Davies critique la nouvelle pièce de Tim Price, Nye, actuellement jouée au National Theatre, Londres.
Michael Sheen. Photo : Johan Persson Nye. National Theatre.
6 mars 2023
4 Étoiles
Site du National Theatre Un homme gît mourant dans un hôpital qu'il a construit, sa vie présentée dans un rêve fiévreux induit par la morphine. Cet homme a sauvé nos vies, un politicien rare qui affecte la vie et la mort de nous tous, car il est Aneurin 'Nye' Bevan, créateur du NHS. La nouvelle pièce de Tim Price n’est pas parfaite, mais, ma parole, elle est passionnée, brûlant d'excitation, de joie, de désespoir et de fureur, avec un style incendiaire qui convient parfaitement à son sujet. Elle exploite une caractéristique clé de la personnalité de Nye, son audace, et l'approche onirique fonctionne très bien, sans sacrifier le naturalisme de son histoire, mais en permettant une chorégraphie superbe, par Steven Hoggett et Jes Williams, pour animer son histoire qui, même si elle avait été jouée de manière plus classique, reste un récit incroyable de succès contre toute attente. Cela permet, par exemple, de condenser l'élément de la chapelle de la vie dans les villes galloises en un magnifique numéro de chant et de danse sur Get Happy. (Des nuances de The Singing Detective ici.)
Photo : Johan Persson
C’est interprété par un ensemble formidable, et au centre de cela se trouve une performance puissante de Michael Sheen, suffisamment grande et audacieuse pour remplir la scène et l'auditorium Olivier massifs, mais avec assez de nuances pour transmettre le parcours d'un enfant luttant contre son trouble du langage, découvrant l'excitation de la lecture dans sa bibliothèque locale gratuite, à un homme effrayé par sa mort imminente. Arrogant et étiqueté fauteur de troubles, Sheen relie Nye à son environnement, à son peuple et à son arrière-plan, et avec la société collective d'aide médicale comme son inspiration, il vise à « Tredegariser » la nation, à s'appuyer sur le soin médical réussi de sa ville natale. J'ai trouvé cela passionnant, émouvant et instructif. La pièce donne également la parole à son épouse Jennie Lee, une Ministre de la Culture bien-aimée, sa loyauté étant magnifiquement dépeinte par Sharon Small. C’est une honte que nous la voyions moins dans le second acte, mais, comme elle l’a dit elle-même, elle est un personnage de soutien du plus grand socialiste de la ville. Son amitié avec son compagnon de battement Archie (excellent Roger Evans), est merveilleusement capturée, la loyauté étant au cœur du caractère de Nye, et l'aspect rêve fiévreux approfondit sa relation avec son père, qui meurt dans l'agonie de la pneumoconiose, (la pulmonie noire, une maladie distincte des mineurs), et ici est habillé en mineur tandis que Nye le tient. La métaphore de son père le conduisant à une veine souterraine, qui s'illumine et sort Nye de l'obscurité est surjouée, et les scènes d'ouverture de l'Acte Deux sont trop longues. Bien plus intéressant est son percement de l'image du héros de guerre de Winston Churchill, (Tony Jayawarde), faisant de Nye l’« homme le plus détesté de Grande-Bretagne, après Hitler », et les 21 votes de Churchill contre la création du NHS soulignent que la mesquinerie n'est pas nouvelle en politique. Atlee est doté d'un bureau merveilleux qui se déplace comme un char, littéralement manœuvrant Nye en place, bien que la calotte chauve de Stephanie Jacob m'ait fait penser à Davros de Doctor Who.
Photo : Johan Persson
La production de Rufus Norris est ludique et rythmée, s'harmonisant parfaitement avec l'éclairage incroyable de Paulie Constable, le décor rendant intime l'espace de performance Olivier. Certains diront que la pièce s'adresse aux convaincus, que nous sommes tous dans la même chorale, et il est vrai que le script est parfois un peu didactique, beaucoup d'exposition doit être racontée. Et la création du NHS elle-même semble un peu précipitée, ses arguments avec les médecins se déroulant en projection, un peu comme un montage de film. Mais c'est audacieux et courageux, tout comme l'homme lui-même, et je n'étais pas le seul à quitter l'Olivier avec une larme à l'œil.
Une coproduction avec le Wales Millennium Centre, je soupçonne qu’elle fera salle comble là-bas, (18 mai-1er juin), et sera la 100e diffusion NT Live à partir du 23 avril.
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