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CRITIQUE : Médée, @SohoPlace ✭✭✭✭

Publié le

18 février 2023

Par

timhochstrasser

Tim Hochstrasser critique la nouvelle production de Dominic Cooke de Médée d'Euripide avec Sophie Okonedo et Ben Daniels, actuellement à l'affiche au @SohoPlace, Londres.

Sophie Okonedo dans Médée. Photo : Manuel Harlan Médée

@SohoPlace

17 février 2023

4 Étoiles

Réservez vos billets Cette nouvelle production très attendue de Médée d’Euripide est à bien des égards assez traditionnelle dans son approche, ce qui n’est pas pour lui déplaire. Le metteur en scène Dominic Cooke a fait confiance à la force de la pièce et à son casting, et mérite des applaudissements pour cela. L'adaptation utilisée est la version célèbre et austèrement robuste du poète californien Robinson Jeffers. Bien qu’elle ait été conçue pour une production des années 1940 avec Judith Anderson, elle continue de résonner comme un texte moderniste cruellement brut, trouvant un éventail de grandeur tragique élevée et d'horreurs spécifiques comme il se doit.

Ben Daniels dans Médée. Photo : Johan Persson

La soirée se déroule d'un seul tenant sur une durée captivante de quatre-vingt-dix minutes. L'action est présentée en rond, profitant pleinement des lignes de vue excellentes au nouveau lieu @sohoplace. Nous sommes confrontés à une cour pavée, d'où part un escalier en colimaçon menant en dessous vers des pièces hors-scène. Des rampes permettent des sorties aux quatre coins, et les femmes de Corinthe, le chœur de la pièce, sont stratégiquement placées dans le public.

Tous les rôles sont bien interprétés, et bien que le principal fardeau repose sur Ben Daniels et Sophie Okonedo, il est important de noter qu'il y a une réelle qualité dans les rôles secondaires également. En un sens, il n'y a pas de rôles mineurs dans la tragédie grecque, car tous ces rôles servent à un moment ou à un autre de « messager » avec des discours importants et des nouvelles à transmettre, marquant des points de retournement clés dans le drame. Et le chœur agit également comme une conscience essentielle du public, reflétant et guidant nos réactions aux principaux enjeux moraux et dilemmes. Ainsi, Marion Bailey mérite des éloges en tant que Nourrice, combinant fidélité à sa maîtresse tout en exprimant sa crainte de ce qu'elle peut finalement faire. Vers la fin, elle offre également une description véritablement glaçante, au rythme magnifiquement maîtrisé, du premier acte de vengeance perpétré par Médée. Les trois femmes de Corinthe qui constituent le chœur livrent un large registre émotionnel pour réagir aux événements de la pièce et offrent des arguments de contrepoids importants contre la détermination de Médée à la vengeance ultime. Enfin, les rôles des enfants de Médée sont tenus par deux garçons qui jouent de manière très plausible, sans aucune conscience de soi malgré leur jeune âge.

Marion Bailey. Photo : Manuel Harlan

Ben Daniels interprète quatre rôles, tous soigneusement distingués les uns des autres. Entre-temps, il tourne autour de la scène au ralenti, se dévêtant ou revêtant progressivement une veste, et se transforme ainsi d'un rôle à l'autre. Il est avant tout Jason, et son parcours dans ce rôle, de héros fanfaron à père brisé et en deuil, est finement calibré et remarquablement exécuté. La grande erreur de Jason est d'abandonner Médée, ayant un œil sur la meilleure option. Il a épousé la seule fille du roi Créon de Corinthe dans l'espoir de lui succéder finalement comme souverain dynastique ; et ce, malgré le fait qu'il doive presque entièrement le succès de sa mission pour acquérir la Toison d'Or à la magie de Médée et à sa volonté d'abandonner son pays pour rejoindre la Grèce étrangère avec lui. Au départ, il est tout arrogance désinvolte, qui s'effrite progressivement face à la revanche méthodique de Médée. Dans la scène finale, alors que la pluie artificielle tombe et que les indices de meurtre hors-scène s'accumulent, il s'effondre de manière impressionnante.

Ben Daniels dans Médée. Photo : Manuel Harlan

Mais ceci n'est qu'une partie de sa performance. Il projette également un froid réalisme dynastique avec la même dextérité en tant que roi Créon, une empathie bienveillante en tant que tuteur des garçons, et une sophistication camp en tant qu’Athénien en visite, Égée. Cette dernière caractérisation est un épisode de légèreté bienvenu et charmant dans une soirée par ailleurs sombre et implacable.

Sophie Okonedo et Ben Daniels dans Médée. Photo : Johan Persson

Ce rôle repose entièrement sur sa Médée, et Sophie Okonedo relève pleinement le défi de ce personnage. Ce qui impressionne, c’est sa dignité à combustion lente et son approche résolument calculée de la tâche de vengeance. La rage ne se manifeste pas trop tôt, de sorte que ce qui attire l'attention est sa planification minutieuse et sa manipulation adroite des autres personnages vers son but implacable préétabli. Elle est convenablement docile et conciliante avec Créon afin de gagner le temps d'exécuter ses plans. Elle joue avec Jason avec toutes les compétences plausibles de quelqu'un qui, bien que rejeté, sait encore exactement comment charmer un ancien amant. Peut-être le moment le plus douloureux de la soirée est-il lorsqu'elle persuade Jason de s'allonger par terre et de jouer avec ses enfants. La scène de famille conventionnelle dans toute sa banalité est bouleversante lorsque vous savez ce qui est sur le point de se produire. Jusqu'à la toute fin, la folie, si c’est le cas, a sa méthode palpable. Elle ne perd jamais le contrôle. Par conséquent, la performance est d'autant plus puissante et glaçante en raison de l'absence de dramatiques conventionnels.

Ben Daniels et Marion Bailey dans Médée. Photo : Manuel Harlan

La seule réserve que j'émettrais concerne la conception sonore. Pendant de nombreux discours clés, il y a une percussion continue et menaçante en fond sonore totalement inutile. Quand les mots et le jeu d’acteur suffisent plus que largement, cela est à la fois condescendant pour le public et distrayant pour tous les concernés. Qui a besoin d'un rappel que cet épisode est un moment charnière de quelque importance ? Pour cette raison, je suis réticent à attribuer les cinq étoiles que cette production mérite par ailleurs.

Durée : 1h 40 min (Sans entracte) EN REPRÉSENTATION JUSQU'AU 22 AVRIL 2023 RÉSERVEZ VOS BILLETS POUR MÉDÉE @SOHOPLACE

https://britishtheatre.com/sohoplace-the-first-new-build-west-end-theatre-in-50-years-unveiled/

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