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CRITIQUE : Deathwatch, Print Room At The Coronet ✭✭✭
Publié le
16 avril 2016
Par
helenapayne
Surveillance
Print Room au Coronet
14 avril 2016
3 étoiles
Aussi français qu’un pâté en croûte, et tout aussi lourd.
Jean Genet fait des siennes sur nos scènes londoniennes en ce moment. Après nous avoir scandalisés avec Les Bonnes aux Trafalgar Studios, il revient pour finir le travail avec la traduction de Surveillance par David Rudkin au Print Room, Coronet, mise en scène par Geraldine Alexander. Trois condamnés, enfermés dans la même cellule exiguë, luttent pour maintenir l'ordre social en se disputant les faveurs du meurtrier condamné Green Eyes. Pour un public moderne, la claustrophobie de cette pièce permet une déconstruction de la masculinité, et Genet aime provoquer son public en inversant les codes moraux de la société tandis que les hommes glamourisent et sexualisent leur brutalité. Malheureusement, ces nobles aspirations sont étouffées sous un texte laborieux et répétitif qui ne semble jamais aussi dangereux ou viscéral qu'il le devrait.
N’étant jamais allé au Print Room au Coronet, j'ai été complètement charmé, même si un peu intimidé, par cet espace d'une beauté et d'une atmosphère saisissantes; les tapis turcs et les bibelots montés sur des murs en béton m'ont doucement rappelé que je ne serai probablement jamais aussi cool et bohème qu’eux. L'espace est somptueux, un dédale étourdissant avec des tissus lourds, des curiosités en bronze brûlé et des bougies en cage suggérant un sacrifice imminent. (J'ai noté avec horreur que c'était le piano, ignoblement reconverti comme un bar.) Et la pré-scène était tout aussi dramatique ; une cage de fer menaçante au centre de la scène tandis que le reste de l'espace évoquait une piste de cirque jonchée de terre et de paille. Alexander a bien utilisé l'ancienne vie du lieu comme un cinéma pour donner une qualité cinématographique aux événements, incluant un batteur "garçon" espiègle qui annonce le début de l'action.
Genet, qui lui-même a passé du temps incarcéré, explore l'élasticité des relations masculines en proximité forcée. Les trois co-détenus représentent différents types de masculinité : Green-Eyes est leur alpha dominateur, Lefranc un bêta-mâle cérébral tandis que Maurice est papillonnant et efféminé. Par moments, Green-Eyes, Maurice et Lefranc semblent amants, bécotant et se berçant dans des étreintes affectueuses. Puis ils sont adversaires, désespérés et brutaux, menaçants et cruels. Au cours de leurs luttes de pouvoir, ils se dénigrent mutuellement et, ce faisant, se déstabilisent eux-mêmes. Joseph Quinn minaude avec le meilleur d’eux en tant que Maurice et apporte une légèreté bienvenue ; j'ai apprécié ses airs et simagrées alors qu'il enfonçait un coin entre Lefranc et Green-eyes. Cependant, la soirée, pour moi, appartenait à Danny Lee Wynter qui a donné une leçon de présence sur scène en prouvant que l'apparence n'est pas tout. Bien qu'il soit plus petit et moins vif que les autres, le performeur chevronné possédait la scène sans même essayer. Ironiquement, c'est lui qui personnifiait l'affirmation de Green-eyes : « Un vrai homme ne se vante pas, il sait qu'il est un homme. »
La traduction de Rudkin du texte poétique de Genet est parfois fleurie et tournoyante, parfois obscure et maladroite. En conséquence, les examens de la masculinité atteignent rarement leur but et l'opportunité de faire un commentaire significatif sur notre politique de genre actuelle est perdue. On dit que les prédateurs sont à leur plus mortel quand ils sont en cage ; tout ce potentiel s'enroulant lentement comme un ressort enroulé, mais je n'ai jamais senti qu'il y avait une chance que les trois condamnés ou leur pertinence débordent dans mon monde et ainsi ne me suis jamais senti ni effrayé ni ému par eux. Peut-être que Surveillance manque juste d’un petit je ne sais quoi.
Surveillance est à l'affiche au Print Room jusqu'au 7 mai 2016
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